Le fais plaisir s’est construit sur des phrases du type : « fais plaisir à maman », « ne sois pas égoïste », « tu me fais de la peine »….

On apprécie d’être aux cotés d’un fais plaisir car c’est quelqu’un de profondément bienveillant. Ultra flexible, conciliant et attentionné, il répond toujours favorablement aux sollicitations. C’est un élément essentiel au sein d’une équipe. C’est le liant, celui qui sera toujours optimiste, compréhensif, encourageant, qui favorisera les décisions collégiales et évitera à tout prix les conflits en faisant preuve de beaucoup de diplomatie auprès de chacun.

Le fais plaisir a ainsi intégré dans ses croyances, qu’il était tout à fait possible de faire plaisir à tout le monde. Il « suffit juste » de combler toutes les attentes et faire passer les envies et besoins des autres avant lui. En conséquence, le fais plaisir ne sait pas dire NON et peut ainsi être rapidement envahi par les demandes incessantes. D’autant plus qu’il cherchera à combler ce qui est clairement verbalisé, mais aussi et surtout ce qui n’est pas dit, car c’est encore plus gratifiant pour lui de répondre à un besoin inexprimé voire inconscient! Le fais plaisir s’inscrit alors dans un dévouement illimité et se plie aux 4 volontés des autres, quitte à faire des choses qui ne lui conviennent pas et à les regretter par la suite. Pour apprendre et oser dire non, découvrez cet article.

Enfermé dans cette croyance, le fais plaisir risque, non seulement de se couper de ses propres besoins et envies, mais en plus, il risque de tomber dans une dépendance affective et de s’épuiser dans une recherche sans fin d’approbation. Le déni de soi ou profit des autres peut le mener à beaucoup de déceptions et frustrations.

Si vous côtoyez un fais plaisir, soyez vigilant à ne pas abuser! Naturellement il prendra soin de vous et fera passer vos besoins avant les siens. Donc inutile de renforcer sa croyance, et de le faire culpabiliser s’il lui prenait l’envie de faire passer son besoin ou le besoin de quelqu’un d’autre avant le votre… le problème pour un fais plaisir, c’est qu’égoïstement, personne dans son entourage n’a réellement intérêt à le faire changer, puisque tout le monde en profite! Attention cependant, car il peut arriver un moment où la coupe sera pleine et que le fais plaisir se transforme en persécuteur ou en victime car « Ras le bol d’être le gentil et de n’avoir rien en retour » ! Alors, soyez vous aussi généreux envers lui, simplement en lui demandant ce qui lui ferait plaisir, sans se préoccuper de ce que pensent ou veulent les autres. (Si vous managez des fais plaisir, allez plus loin en découvrant cet article)

Si vous êtes un fais plaisir, votre challenge sera de rester connecté à vous-même. C’est aussi en prenant soin de vous que vous pourrez continuer à prendre soin des autres. Mais c’est aussi et surtout en étant à l’écoute de vous même, que vous pourrez être réellement à l’écoute des autres. Je sais, c’est totalement à l’inverse de ce que vous avez toujours cru. Mais finalement, vous avez beau vouloir faire plaisir sans cesse aux autres, vous ne les écoutez pas vraiment. Vous ont-ils dit ce qu’ils voulaient? Vous ont-ils demandé quelque chose? Vous êtes en train de vous consacrer à 100% pour les autres et vous ragez en vous-même du peu de reconnaissance que vous obtenez en retour (pour en savoir + sur le besoin de reconnaissance, découvrez cet article). Et sans parler des divers maux que vous pouvez ressentir à force de tout porter sur vos épaules. Mais finalement, ils ne vous ont rien demandé, ou si peu par rapport à tout ce que vous faites…

Triangle dramatique

Ainsi, vous qui faites tout cela pour vous sentir aimable (digne d’être aimé), vous qui vous donnez corps et âme pour les autres, vous faites maladroitement tout cela avant tout pour vous et maintenez ainsi les autres dans une situation de dépendance qui vous plait, même si vous pouvez vous en plaindre… Et temps que vous associerez le fait d’être aimable avec le verbe FAIRE, vous continuerez d’alimenter ce fameux triangle de Karpman dont votre clé d’entrée préférée est le rôle du « sauveur ».

La clé pour vous est donc de passer du FAIRE au ETRE. Car oui, la question est: qui êtes vous profondément, au-delà de tout ce que vous faites pour les autres? Et ça, peu de gens peuvent y répondre. Cela peut d’ailleurs générer chez certains de la suspicion, de la distance, de l’incompréhension; bref, tout l’inverse de ce que vous recherchez. Les autres osent vous exprimer leurs émotions, leurs besoins, leurs envies, mais ils n’entendent jamais les vôtres. Est-ce parce que vous ne leur faites pas confiance? Est-ce parce que vous avez des choses à cacher? En tous cas, la relation semble biaisée… Ne dit-on pas d’ailleurs que les bons comptes font les bons amis? Si ce n’est pas qu’une question d’argent, alors, les comptes sont complètement déséquilibrés avec vous. Et ça met les autres dans une situation qui n’est pas toujours aussi confortable qu’on pourrait le croire.

Il est donc temps de remettre en cause cette croyance que vous portez depuis longtemps. Acceptez les limites de ceux qui vous ont fait inconsciemment intégrer cette injonction et acceptez également vos propres limites d’y avoir cru et d’avoir essayé. Faites-vous confiance sur le fait d’être aimable pour ce que vous êtes et non ce que vous faites. Et faites également confiance aux autres pour savoir répondre à leur propre besoin et savoir demander de l’aide si nécessaire.
Cela ne fera pas de vous un égoïste, mais à l’inverse quelqu’un de profondément altruiste 🙂

« L’égoiste n’est pas celui qui vit comme il lui plaît, c’est celui qui demande aux autres de vivre comme il lui plaît; l’altruiste est celui qui laisse les autres vivre leur vie, sans intervenir. » Oscar Wilde

Marion OUDOT

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