Le Fais des efforts s’est construit sur des phrases du type : «donne toi un peu de mal », « à vaincre sans effort on triomphe sans gloire », « essayes encore »….
On apprécie d’être aux cotés d’un fais des efforts car c’est quelqu’un d’actif, d’appliqué et toujours de bonne volonté. Il donne le meilleur de lui-même et est prêt à aider les autres. Il est apprécié au travail car il est impliqué, scrupuleux voire acharné. Les obstacles et les difficultés ne lui font pas peur. Il aime se dépasser et se retrousser les manches pour faire aboutir les projets qui lui tiennent à cœur. Il est doué d’une persévérance, d’une volonté et d’une détermination incroyables et il sait reconnaitre également les efforts fournis par les autres.
Le fais des efforts a ainsi intégré dans ses croyances qu’il est important d’essayer de toutes les façons possibles et de ne jamais lâcher malgré les difficultés. La victoire n’en sera que plus belle lorsqu’on en a bien bavé! Transpiration, acharnement voire sacrifices sont pour lui les seuls éléments requis pour donner de la valeur à un travail et à la personne qui l’a fourni.
En conséquence, le fais des efforts pense que toute réussite valable passe par des tâches pénibles. Cela le rend besogneux, entêté et à certain moment découragé s’il déploie des efforts qui ne s’avèrent pas toujours nécessaires et payants. Très absorbé par la noblesse et la pénibilité de la tâche, il en oublie parfois le résultat et ne s’autorise aucune distraction et aucun plaisir.
Enfermé dans cette croyance, le fais des efforts risque de se dévaloriser, d’être négatif et pessimiste, soit parce que les résultats ont été obtenus trop facilement et n’ont à ses yeux pas de valeur, soit parce que les efforts déployés semblent tellement importants qu’il n’en voit pas le bout. Le fais des efforts aura également du mal à définir les bonnes priorités, car il s’attardera avant tout sur ce qui demande des efforts, plutôt que ce qui apportera des résultats. La loi de Pareto et son 20/80 n’est pas quelque chose d’accessible facilement pour lui. Il peut même d’ailleurs aller jusqu’à se compliquer la tache pour y mettre de l’effort. Mais comme il n’est pas conscient de se compliquer la tâche tout seul, il peut se positionner en victime ou adversaire rebelle et se plaindre de la difficulté des missions qu’on lui confie. Eternel insatisfait, il fleurte dangereusement entre la nervosité, l’anxiété et le stress.
Si vous côtoyez un fais des efforts, amenez le à adopter la méthode des petits pas : une marche après l’autre et une victoire à fêter à chaque marche franchie. Et surtout, soyez vigilant à ne minimiser aucune ‘’petite’’ victoire. Pour que le fais des efforts puisse la savourer, il faut qu’il ressente que cette étape avait de l’importance et n’était pas gagnée d’avance. Valoriser le résultat et les compétences employées par le fais des efforts. Il pourra ainsi mesurer qu’il obtient aussi de la reconnaissance par un autre moyen que celui des efforts acharnés. (Si vous managez des fais des efforts, allez plus loin en découvrant cet article)
Si vous êtes un fais des efforts, votre challenge sera de lâcher prise et tenter de distinguer ce qui relève de la persévérance de ce qui relève de l’entêtement. Essayez de vous focaliser sur l’obtention du résultat, et non sur les moyens déployés. Votre peur fondamentale est que les choses soient trop faciles et que votre action n’ait ainsi pas assez de valeur. Mais comment ce serait, là maintenant, si vous retentiez quelque chose de facile? Êtes vous sûre que cela n’aurait pas de valeur aux yeux des autres, et que, pire que tout pour vous, ils vous considéreraient alors comme un tire au flanc? Je vous parie que non… Et vous, qui ne souhaitez finalement que la reconnaissance et l’amour des autres, ne rencontrez vous pas souvent des situations de tensions avec eux, soit parce que, à vos yeux, ils n’en font jamais assez, ou parce que vous n’avez pas le sentiment que vos efforts soient reconnus à leur juste valeur? Que de frustrations pour vous!
Ainsi, vous qui faites tout cela pour vous sentir aimable (digne d’être aimé), vous obtenez trop souvent déceptions, pressions, manque de reconnaissance…(pour en savoir + sur le besoin de reconnaissance, découvrez cet article). Ce que veulent avant tout les autres, c’est pouvoir profiter de bons moments avec vous. De moment de légèreté, de bonheur simple, de gratitude et d’accueil envers les cadeaux que peut nous offrir la vie. Votre force de détermination est précieuse dans les moments d’adversité, mais les autres attendent aussi de vous, que vous sachiez lâcher ce masque d’efforts quand ce n’est plus nécessaire et qu’il est temps de jouir de l’instant présent et des récompenses obtenues.
Il est donc temps de remettre en cause cette croyance que vous portez depuis longtemps. Acceptez les limites de ceux qui vous ont fait inconsciemment intégrer cette injonction et acceptez également vos propres limites d’y avoir cru et d’avoir essayé.
Car oui, vous avez essayé de toutes vos forces, mais il est sage de se rendre à l’évidence que ces efforts déployés ne vous permettent finalement pas de profiter de ce qui est le plus important: l’amour des autres.
Alors, si maintenant, vous concentriez vos efforts pour profiter de la vie, des cadeaux qu’elle offre et des personnes qui vous sont chères?
Parfois, lâcher-prise est un acte plus puissant que se défendre ou s’accrocher.
Marion
