Sylvain se sépare de sa compagne. Il avait fondé beaucoup d’espoir dans cette nouvelle relation suite à un divorce difficile. Il oscille entre moments de tristesse et moments de colère. Il ressasse ce qui s’est passé. Ce qu’il aurait dû faire, dû dire, ne pas faire, ne pas dire… Bref, il n’arrive pas à tourner la page.

Sandrine a travaillé pendant plus de 20ans dans le secteur médical. Elle aimait profondément ce qu’elle faisait, mais la crise du covid a eu raison de sa vocation. Elle a pris la décision d’entamer une reconversion professionnelle. Mais elle a du mal à regarder l’avenir. Son métier, ses collègues, l’hôpital lui manquent.

Evelyne se décrit comme une femme hyper active, positive. Pourtant depuis plus d’un an, elle n’est plus la même. Elle est constamment fatiguée. Elle pleure beaucoup. Sans vraiment savoir pourquoi. Enfin… si. Au travail, ce n’est pas la joie. Et puis, ses enfants ont quitté le nid. Elle se raisonne, elle sait que « c’est la vie ». Mais bon, plus facile à dire qu’à vivre…

Philippe travaille depuis plus de 2ans sur le développement d’un nouveau produit au sein de son entreprise. Mais son manager lui a annoncé il y a quelques semaines que l’entreprise avait pris la décision d’arrêter le projet. On demande à Philippe de faire des propositions sur ce qu’il voudrait désormais faire au sein de l’entreprise. Mais Philippe est perdu. Il n’arrive pas à comprendre la décision de l’entreprise. Pour lui, ça n’a pas de sens. Il ne parvient pas à se projeter dans autre chose.

Fanny est désarçonnée. Elle vient de changer de manager et malgré tous ses efforts, elle n’y arrive pas. Elle trouve que cette personne n’est absolument pas à la hauteur. En tous cas, pas à la hauteur de son manager précédent pour qui elle avait une très grande estime.

La vie est une succession de joie, de réussites, de rencontres, mais aussi de difficultés, de changements, d’échecs, de séparations et de pertes. La majeure partie de mes accompagnements, que ce soit en coaching, en hypnose et même en conseil en entreprise, concernent l’accompagnement de deuils, au sens large du terme : la perte d’un être cher, la perte d’un métier, la fin d’une collaboration au sein d’une entreprise, la séparation sentimentale, le départ d’un dirigeant, le burnout, le renoncement à un soi fantasmé, l’arrêt d’un projet, le départ de la maison des enfants, la retraite…

Le mot deuil reste tabou dans notre société. Pourtant s’il y a bien une chose à laquelle nous sommes tous confronté régulièrement, c’est bien cela. Mais on n’en parle pas ou très peu. Ça reste souvent des vécus intimes. Des ressentis intérieurs. On est pudique face à nos émotions et notamment celles liées à la perte. Mais qu’on l’exprime ou non, il y a toujours une part de douleur. Et c’est bien normal. D’ailleurs les mots deuil et douleur sont issus de la même racine latine : le verbe dolere qui signifie souffrir. Faire son deuil, c’est traverser la douleur.

« J’ai souvent pu constater le soulagement qu’entraine le simple fait de prononcer le mot « deuil » ou l’expression « travail de deuil » pour des individus qui jusque-là avaient accumulé sans en avoir nécessairement conscience de la culpabilité, de la colère, de l’incompréhension, du ressentiment ou encore, tout simplement, de la tristesse » Jacques Antoine Malarewicz

Les blessures émotionnelles

Imaginez que vous ayez une blessure physique comme un bras cassé par exemple. Peu de chance pour que vous ne fassiez rien. Direction les Urgences. Prise en charge médicale. Soins appropriés. Temps d’immobilisation. Temps de consolidation.

Pourquoi ne faisons-nous pas la même chose pour nos blessures émotionnelles ? Sans doute simplement parce que ça ne se voit pas. Et comme ça ne se voit pas, traditionnellement, on n’en parlait pas non plus. « Cacher ses états d’âme que je ne saurai voir »….

Donc si ça ne se voit pas et qu’on n’en parle pas, et bien où est le problème ? Roule ma poule ! Fais comme tout le monde. Passe à autre chose ! 

Et le pire dans tout ça, c’est que c’est souvent nous-même qui nous infligeons ce type de discours. 

La majorité des personnes que j’accompagne me confie que peu (pour ne pas dire personne) n’est au courant dans leur entourage, qu’ils vivent aussi mal la situation. 

bobos nounours

Bah non, il ne faudrait pas causer du souci aux autres. Et puis il ne faudrait pas trop se plaindre quand même, parce qu’il y a bien pire comme situation… Et puis, il ne faudrait pas avoir l’air faible… Et enfin, il ne faudrait pas non plus perdre du temps à s’appesantir sur ses émotions… Bref, toutes les raisons nous semblent bonnes pour ne pas se préoccuper de nos blessures émotionnelles. Et pourtant…

En quoi serait-on plus faible de soigner une blessure émotionnelle comme on soigne une blessure physique ? En quoi, causerait-on trop de soucis aux autres et/ou en ferait-on trop en prenant en charge cette blessure (par soi-même, ses proches ou si besoin par des personnes expertes) ? Et en y apportant les soins et le temps de réparation nécessaire (d’immobilisation parfois, ou de consolidation toujours) ? En quoi ce temps pris pour se soigner serait-il davantage du temps perdu que lorsqu’on prend le temps de soigner correctement un bras cassé ou même une grippe ?

Souvent, les personnes expriment qu’elles ne comprennent pas que ça les mette dans cet état. Des épreuves, des pertes, des séparations, elles en ont déjà vécu. Pourquoi là, ça provoque autant de mal-être chez elles ? Tout d’abord, pour continuer le parallèle avec la blessure physique, chacun a son propre rapport à la douleur. La comparaison avec les autres n’a donc pas beaucoup de sens.  Quant à la comparaison avec soi-même, le niveau d’intensité de la douleur ne dépend pas uniquement de la blessure, mais du contexte, de notre état psychique et de l’accumulation éventuelle des blessures émotionnelles non réellement traitées auparavant. Comme la goutte d’eau qui finit par faire déborder le vase…

Vous voyez dans les films policiers cette lumière utilisée pour détecter les traces de sang laissées sur une scène de crime ? Et bien imaginez qu’on passe une lumière de ce type sur nos corps pour mettre en évidence toutes les plaies émotionnelles non traitées…. Nul doute qu’on verrait une multitude de traces un peu partout sur nos corps…. Résultat, si on est à nouveau blessé au même endroit, il y a de forte chance pour que ça saigne plus abondamment. On ne parvient pas toujours à faire la différence, mais dans ce qu’on affronte au présent, il y a des effectivement, des choses qui sont issues de la blessure actuelle, mais il y a aussi souvent des choses qui ressurgissent de blessures émotionnelles passées et non soignées.  On a beau être très fort. Il y a un moment où la douleur n’est plus tenable. Même si, en apparence, ce qui nous blesse aujourd’hui « n’est rien ».

Les étapes du deuil

Elisabeth Kübler-Ross a théorisé le processus de deuil autour de 5 étapes.

Étape 1 : le déni

Cette première étape est une étape de protection : la personne préfère nier purement et simplement la perte ou la fin de quelque chose. Elle fait comme si rien d’exceptionnel ne s’était passé. La difficulté est que, même si, en apparence, la personne peut donner l’impression qu’elle tient le coup, en réalité, à l’intérieur, c’est plus difficile. Et tant qu’on est dans le déni, impossible de réellement avancer. Certaines personnes restent ainsi des mois voire des années dans le déni de la perte d’un être proche ou encore des conséquences d’une situation personnelle ou professionnelle particulièrement difficile. Sauf que dans ce cas, les personnes tentent de résister et finalement prolongent des situations particulièrement toxiques pour elles. En général, si la personne n’exprime pas ses difficultés, son corps, lui, parle : problème de sommeil, perte ou prise de poids, perte de cheveux, maux de tête ou de dos récurrents, blessures physiques à répétition…

Étape 2 : phase émotionnelle

Colère, tristesse, peur… la digue du déni a lâché. Les émotions s’expriment. Et si elles ont longtemps été réprimées, elles peuvent s’exprimer avec encore plus de force. Même si ce n’est pas toujours facile ou compréhensible pour soi et son entourage, c’est une bonne chose d’évacuer cela. Le mieux étant cependant d’opter pour une expression évoluée de ses émotions.

Traditionnellement, on peut lire qu’on passerait déjà par une étape de peur qui alimente d’ailleurs le déni. Puis de colère, car on trouve la situation injuste. Puis une profonde tristesse. C’est possible mais nous ne fonctionnons pas de façon aussi séquentielle. D’autre part, comme nous ne sommes pas toujours à l’aise avec nos émotions, il est parfaitement possible qu’on en exprime une en apparence car elle nous parait plus acceptable alors qu’en réalité, c’en est une autre que l’on ressent. Par exemple, traditionnellement, une femme a appris à ne pas trop se mettre en colère car sinon elle passe pour quelqu’un d’hystérique. Résultat, même en colère, elle peut socialement montrer plutôt de la tristesse. À l’inverse, un « homme ça ne pleure pas ». Ces messieurs vont donc davantage réussir à exprimer de la colère, même quand, au fond d’eux, c’est de la tristesse.

Étape 3 : le marchandage

Dans cette étape, la personne est mue par une énergie qui l’encourage à transformer en positif ce qu’elle vit de négatif.  Elle cherche à marchander, dans le sens, où en contre-partie de son malheur, elle souhaite en faire ressortir quelque chose de positif. C’est bon signe. Cependant, pour certaines personnes, le dommage a été tellement important pour elles, qu’elles n’arrivent pas à trouver une compensation. Elles repartent alors dans la phase émotionnelle où le ressentiment peut prendre de l’ampleur et même les paralyser.

Étape 4 : la dépression

Cela peut donner l’impression que la personne régresse dans son deuil. Mais non, il est normal qu’à un moment, toute cette énergie dépensée à nier, à exprimer ses émotions, à être dans l’action du marchandage, finisse par vider la personne. L’épisode dépressif peut être plus ou moins long. Ce qui le caractérise, c’est une apathie généralisée : plus d’envie, plus d’énergie, plus goût à rien

Etape 5 : l’acceptation

Et puis progressivement, l’énergie, l’envie, le goût à la vie reviennent. Ça y est, la personne regarde avec davantage d’intérêt et d’optimisme l’avenir, en s’étant délesté du poids du passé. Elle peut repenser à la personne, l’entreprise, le poste ou la période de sa vie finie, sans se sentir mal. Elle n’est plus en réaction face à ce qui s’est passé. Et ainsi, elle reprend le cours normal de sa vie.

étapes de réalisation

Lors de la perte d’un être cher, il faudrait environ 1an pour faire réellement son deuil. Un an pour traverser ses 5 étapes. Bien sûr, c’est une moyenne. Chacun est différent. Cependant, quand après plus d’un an, on reste bloqué dans l’une des étapes, c’est sans doute qu’on a besoin d’aide. Et encore une fois, cela arrive fréquemment et pas uniquement pour le décès d’un proche. N’ayons pas honte. Sachons demander de l’aide.

Mais qu’est-ce qui peut justement bloquer ce processus naturel ? Et comment faire finalement pour réussir à tourner cette page et regarder plus sereinement vers l’avenir ?

Quelques éléments essentiels pour réussir à tourner une page

S’autoriser à être en deuil

Le déni est l’un des obstacles les plus dangereux. Tant que je nie la situation, je ne peux évidemment pas passer à autre chose. Quand des personnes viennent me voir, dès fois plusieurs mois ou années après que l’événement se soit passé, et donc après une très longue période de déni, je souligne à chaque fois le courage qu’elles ont aujourd’hui de sortir de ce déni et demander de l’aide. Car ça peut être un cercle vicieux : être dans le déni, c’est finalement avant tout se mentir à soi-même. Et on sait que plus le temps passe, plus il est difficile de sortir de l’histoire qu’on se raconte.

Romain est en arrêt pour épuisement professionnel. C’est un véritable deuil qu’il affronte. Un deuil du super businessman qu’il incarnait, un deuil de la personne qu’il pensait être et aussi un deuil de son entreprise et notamment son manager. C’est beaucoup… Précisons que pour arriver à l’état de burnout, c’est qu’on a été pendant plusieurs mois dans le déni de son mal-être. Bref, Romain a fini par craquer. Un jour, il n’arrive pas à aller au travail. Il va voir son médecin qui lui parle de burnout. Romain ne dit rien à sa femme et à ses amis. Pendant 15 jours, il prend sur lui et fait semblant de se préparer pour le travail. Il rentre chez lui dès que la maison est vide. Et puis, il comprend que ce n’est pas comme ça qu’il ira mieux. Mû par une volonté de s’en sortir, il décide d’en parler, d’assumer ce qui lui arrive.  Car finalement, il sait que plus il prolonge cette phase de déni, plus il prolonge son temps de convalescence.

S’autoriser à être en deuil, c’est aussi s’autoriser à ressentir pleinement ses émotions. C’est normal d’avoir peur car l’avenir parait tellement incertain. On sait ce qu’on perd, on ne sait pas à quoi ressemblera la suite. C’est normal d’être triste car on a perdu quelque chose ou quelqu’un. C’est normal aussi d’être en colère car on peut se sentir lésé.

Accepter la notion de temps

On aime courir après le temps dans notre société. Tout est timé, tout doit être productif etc… Le deuil nous invite à nous reconnecter à un temps plus juste, plus écologique pour nous, plus naturel. Regardez les saisons. Le début du deuil, c’est comme l’automne où les arbres perdent leurs feuilles. Puis arrive l’hiver où on a l’impression qu’il ne se passe rien. Pourtant, il se passe des choses, car sinon, on n’arriverait pas au Printemps, synonyme de renaissance, puis à l’été où la vie bat son plein.

Romain a eu 6 mois d’arrêt. Six mois, c’est à la fois très long quand on le vit et qu’on n’a pas eu l’habitude d’être en arrêt maladie. Et en même temps, qu’est-ce que 6 mois à l’échelle d’une vie ? De toute façon physiquement et moralement, Romain n’était pas capable de faire grand-chose. Alors, il a fait confiance à son médecin. Il a pris ce temps. Il en a profité pour se reposer, lire, réfléchir. Comme il le dit si bien, « c’est très bizarre de ne plus être productif au sens où : je fais quelque chose et je vois le résultat de suite. Le seul truc que j’étais capable de faire, c’était dormir et voir les différents professionnels de santé qui m’ont accompagné. Je comprends maintenant que c’était productif. C’est juste que les résultats sont plus moyen et long terme. En fait, c’est un investissement sur soi que l’on fait pendant cette période. Et aujourd’hui, je ne regrette pas car c’est sûr que je n’en serai pas là où j’en suis actuellement si je n’avais pas pris ce temps. »

Apprendre à pardonner

Quand la personne a vécu une séparation ou fin douloureuse, qu’elle en veut à quelqu’un, il peut être encore plus difficile de tourner la page. Dans l’esprit de la personne blessée et endeuillée, c’est faire un cadeau à l’autre que de passer à autre chose. Ça ne lui parait pas juste. Cependant, non seulement on ne peut pas changer ce qui est passé, mais surtout, passer à autre chose est d’abord et avant tout un cadeau que la personne se fait à elle-même. On voit beaucoup ça dans les ruptures sentimentales et professionnelles, il y a de la colère, des sentiments d’injustice et les personnes ne parviennent pas à faire leur deuil. Aucun marchandage ne peut compenser les dommages vécus. La notion de pardon est ici essentielle. Il n’y a pas de référence religieuse lorsque je dis ça. Pour moi, pardonner, ce n’est pas cautionner ou oublier. C’est simplement se délester d’un poids. Olivier Clerc en parle parfaitement dans son livre  Peut-on tout pardonner ?

passé présent

« Lorsque la personne parvient un jour à faire œuvre de pardon, ce à quoi l’on assiste s’apparente à une véritable renaissance, à une résurrection de cet amour qui était mort. L’individu reprend vie, son cœur se remet à aimer. Cet amour qui était mort est né à nouveau » Olivier Clerc

Romain a eu du mal à tourner la page car il était très en colère contre son entreprise et notamment son manager. Comme je le disais précédemment, la colère est normale. Elle a permis à Romain de reposer des limites. Ce qui l’est moins, c’est quand elle perdure. Quand elle se transforme en rumination, en ressentiments. Et c’est ce qu’a vécu Romain pendant de longs mois. D’une façon ou d’une autre, il cherchait réparation voire même de temps en temps vengeance. Quand j’ai évoqué la première fois l’étape de pardon, Romain s’est mis en colère. « Leur pardonner ! Hors de question ! Et puis, il faudrait déjà qu’ils me demandent pardon, ce qui n’arrivera jamais ! « . Pour être moi-même passée par là, je ne peux que comprendre sa réaction. Et puis, un jour Romain a commencé à exprimer sa volonté de sortir de ses ruminations qui ne le menaient à rien, sinon à le retenir dans le passé.  En deux séances d’hypnose, il s’est passé des choses extraordinaires pour lui. Il a pu se libérer de ce poids. Il a pu pardonner à son entreprise sans qu’on lui demande pardon et sans pour autant cautionner ou nier ce qui s’est passé. Et finalement ce qui l’a définitivement libéré, c’est le pardon qu’il s’est accordé à lui-même. Car oui, il était aussi en colère contre lui-même, même s’il n’en avait pas conscience. En colère de s’être tant donné pour son travail et son entreprise. En colère de ne pas s’être écouté. En colère de ne pas s’être respecté. En colère d’avoir accepté des situations inacceptables. C’est ainsi qu’il a pu faire la paix avec lui et avec les autres, et commencer alors à regarder le présent et l’avenir avec des yeux et un état d’esprit différents.  

Regarder vers l’avenir

Une fois que tout ça a été fait, on parvient petit à petit à reprendre goût à la vie. On se reconnecte à ce qui nous fait plaisir. On écoute ses envies qui reviennent. Et on avance doucement, tranquillement. Le désespoir, le passé laissent doucement la place aux aspirations, aux désirs, au futur.

Pour vous aider à vous projeter, voici 10 questions auxquelles je vous invite à répondre par écrit et uniquement lorsque vous êtes à un stade de votre deuil qui vous permet désormais de regarder l’avenir avec plus d’optimisme.

  1. Si vous pouviez faire un vœu pour votre prochain chapitre de vie, quel serait-il ?
  2. Si vous pouviez vivre votre prochain chapitre de vie dans l’endroit de votre choix, n’importe où dans le monde, où iriez-vous et pourquoi ?
  3. Si vous pouviez embaucher 3 conseillers pour vous guider dans le prochain chapitre de votre vie, qui seraient-ils et pourquoi ?
  4. Imaginez que vous héritez de tout l’argent dont vous avez besoin pour financer votre prochain chapitre de vie, combien vous en faudrait-il et pourquoi ?
  5. Imaginez que vous pouvez vous projeter dans l’avenir, plus loin dans le nouveau chapitre, comment vivez-vous et avec qui ? Que faites-vous et avec qui ?
  6. Si vous avez des enfants, comment voudriez-vous qu’ils soient dans 5 ans ?
  7. Imaginez que ce nouveau chapitre de vie vous fasse connaitre un très grand succès, à quel titre voudriez-vous êtes reconnu ?
  8. Si à la fin de ce nouveau chapitre, vos amis devaient vous reconnaitre une qualité essentielle qui a caractérisé le chapitre, quelle qualité voudriez-vous que ce soit ?
  9. Si une personne de votre passé pouvait vous assister dans la réalisation de ce nouveau chapitre, qui voudriez-vous que ce soit et pour quelle raison ?
  10. Si vous aviez un titre à donner à ce nouveau chapitre, quel serait-il ?

Romain a bien sûr eu la tentation de se projeter plus vite dans le futur. Il me raconte que pendant les 15 jours où il était en arrêt et que personne n’était au courant, il était déjà en train de réfléchir à ce qu’il pourrait faire ensuite. Mais bien sûr, c’était brûler les étapes. C’était refonder un projet professionnel sur des bases qui n’étaient pas solides. D’ailleurs, Romain n’est finalement pas du tout allé dans la voie qu’il avait imaginée au départ. Pourquoi ? Parce que toutes les étapes qu’il a vécues lui ont permis de mieux de se connaitre, de s’écouter davantage, de prendre plus de distance face aux avis et aux regards des autres… Il a gagné en estime de lui. Et tout ça, lui permet de regarder l’avenir avec confiance. Faire ce travail de projection quand le regard sur soi et sur le monde est encore teinté de gris, de colère ou de tristesse ne peut qu’amener vers une nouvelle voie glissante.

La résilience

C’est un mot dont on entend de plus en plus parler, notamment depuis la crise sanitaire. Ce terme a été popularisé par Boris Cyrulnik qui définit la résilience comme “l’art de naviguer dans les torrents.” En fait, la résilience, c’est la capacité à rebondir, à faire face aux épreuves et difficultés, et même à grandir grâce à elles. Nous avons tous cette capacité. Car nous en avons déjà fait preuve à maintes reprises dans notre vie.

La résilience demande cependant de l’entrainement pour pouvoir l’exercer dans des périodes particulièrement difficiles pour nous. Pour la développer, il y a 6 piliers sur lesquels s’appuyer et/ou à renforcer :

  • La connaissance de soi : reconnaitre comment on agit quand on est en réaction, notamment face à une difficulté. Quelles sont nos émotions, nos comportements, nos schémas de pensées, nos mécanismes de protection. Quelles sont les stratégies efficaces et celles qui ont plutôt tendance à accentuer les difficultés ?
  • L’autorégulation : C’est la capacité à réguler nos émotions et comportements pour agir de la façon la plus appropriée. En gros, dans la connaissance de soi, on agit au niveau de nos réflexions et pensées. Ici, c’est notre capacité à réellement mettre en action les stratégies appropriées
  • L’optimisme : c’est notre capacité à maintenir un espoir, aussi minime soit-il, même dans une période sombre.
  • L’agilité mentale : c’est la capacité à penser avec souplesse et donc à ne pas s’enfermer dans des ruminations ou schémas de pensées.
  • Les forces de caractères : avoir conscience de ses points forts, de ses talents qui sont intrinsèquement en nous, quelle que soit la période de notre vie. En s’appuyant sur eux, on retrouve de la confiance et de l’énergie
  • La connexion aux autres : demander de l’aide et venir en aide aux autres. Nous sommes des êtres relationnels, nous avons besoin de développer et maintenir des relations positives et constructives. Plus on fait cela, plus on fait preuve d’altruiste et d’empathie, plus on développe sa capacité de résilience

Repensez à toutes les fois où vous vous êtes montré résilient dans la vie. Quelles stratégies avez-vous mises en place ? Qu’est-ce qui vous a permis de rebondir ? Vous avez déjà su le faire dans le passé donc vous avez ces ressources. Et si vraiment c’est difficile pour vous, alors n’hésitez pas à demander l’aide.

La majeure partie du temps, les pages se tournent naturellement. Cela ne veut pas dire sans douleur. Mais ça passe. Le temps fait son œuvre.

Et puis dès fois, c’est plus long. On a le sentiment de s’enliser. Le passé nous retient. On n’arrive pas à se tourner vers l’avenir. Dans ce cas, il ne faut pas hésiter à demander de l’aide : à ses proches et/ou à des professionnels comme des psychologues ou encore des thérapeutes proposant des approches comme l’hypnose ou les soins énergétiques, qui sont des approches particulièrement efficaces dans le travail de deuil.

chaine oiseau

En tout cas, ne restez pas avec ce gros nuage sombre au-dessus de votre tête. Il vous fait tout voir en gris ; Accueilliez l’orage, la pluie ou même le déluge lorsqu’il doit arriver et ensuite, laissez-le filer. Tant que vous retiendrez ces éléments pourtant naturels, ils continueront de vous menacer et de vous empêcher de voir les choses autrement qu’en nuance de gris.

Et gardez confiance car nul doute qu’un bel arc-en-ciel vous attend et qu’ensuite le soleil pourra totalement réapparaitre, vous donnant ainsi toute l’énergie, la chaleur et l’envie de construire votre prochain chapitre de vie.

Prenez soin de vous

Marion

Share This